Le Niger suspend la BBC pour 3 mois et porte plainte contre RFI
Le Niger a annoncé jeudi la suspension de la radio BBC pour trois mois, rejoignant ainsi la liste croissante des médias occidentaux sanctionnés par les juntes militaires au Sahel.
L’interdiction de la BBC, accusée de diffuser des “informations erronées susceptibles de déstabiliser la paix sociale et de porter atteinte au moral des troupes” combattant les jihadistes, entrera en vigueur “avec effet immédiat” dans tout le pays, ont indiqué les dirigeants.
Des programmes populaires de la BBC, notamment en langue haoussa, sont diffusés au Niger via des radios partenaires locales.
Depuis sa prise de pouvoir par un coup d’Etat en juillet 2023, le gouvernement militaire a interdit plusieurs médias occidentaux.
Outre la BBC, deux radios françaises, Radio France Internationale (RFI) et France 24, y sont interdites depuis août 2023.
Ces trois pays du Sahel ont connu des coups d’État militaires ces dernières années, et les juntes nigériennes ont, elles aussi, suspendu des médias étrangers.
Les trois pays ayant tourné le dos à la France, ancienne puissance coloniale, de nombreux médias français ont été suspendus, accusés d’être des porte-parole de la propagande de Paris.
D’autres voix jugées critiques à l’égard des autorités militaires ont été réduites au silence.
Les trois juntes se sont tournées vers la Russie pour leurs besoins de sécurité et ont expulsé les troupes françaises stationnées au Sahel pour lutter contre les jihadistes.
L’armée nigérienne publie occasionnellement des rapports officiels sur certaines attaques des jihadistes, qu’elle accuse d’être menées par des « terroristes ».
Elle a annoncé mercredi la mort de 10 soldats lors d’une attaque la veille dans l’ouest du pays.
Près des frontières avec le Tchad, le Cameroun et le Nigeria, l’extrême sud-est du Niger est également confronté aux attaques de Boko Haram et du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Les attaques djihadistes ont tué au moins 1 500 civils et soldats au Niger au cours de l’année écoulée, selon le groupe de surveillance des conflits ACLED, soit plus du double des 650 tués de juillet 2022 à juillet 2023.
Euronews