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Partage de l’Afrique : les 140 ans de la conférence de Berlin

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Le 15 novembre 1884 a débuté la conférence de Berlin. Jusqu’à la fin du mois de février 1885, le chancelier Bismarck invite des émissaires des puissances impérialistes d’Europe, des Etats-Unis et de l’Empire ottoman, venus dans la capitale allemande pour s’accaparer les matières premières des autres continents et s’assurer des appuis stratégiques… sans consultation des populations concernées, notamment en Afrique.

 

Organiser l’accaparement des richesses

Mais la conférence de Berlin pose bien les jalons d’un mécanisme pernicieux d’appropriation des richesses puis des terres.

Dans la même archive que celle citée plus haut, Jakob Vogel, un professeur qui enseignait alors l’histoire à l’Université de Cologne, détaillait le processus en ces termes : “On donne d’abord à une compagnie privée ou à des commerçants un droit spécial qui lui permet de travailler, de faire du commerce avec telle ou telle région. Et c’est seulement au fil du temps, dans les années 1880 ou 1890, que les Etats européens ont pris de plus en plus en main, avec leurs propres militaires, avec leur propre administration, des colonies privées.”

Mémoire de l’humanité

Et cette histoire “d’agression collective contre les peuples d’Afrique et d’Asie”, il faut l’enseigner, de l’avis d’Alexandre Kum’a Ndumbe III, de l’Université Yaoundé I, dans l’émission de Carine Debranbandère précitée.

“Je crois que la stratégie européenne était de faire en sorte que la mémoire africaine soit effacée et ne s’oriente qu’avec des pseudo-repères européens. Pseudo-repères puisqu’ils ne vivent pas en Europe”, précise-t-il.

“Pour nous, le travail fondamental est d’œuvrer à ce que l’Africain récupère sa mémoire, mais l’Européen aussi. Parce que l’Européen, on lui a effacé une bonne partie de sa mémoire aussi. L’Européen ne sait même pas ce qu’on a fait en son nom.”

140 ans après la conférence de Berlin, les débats historiques et politiques continuent, sur la colonisation. Notamment ceux qui portent sur l’ampleur de la “dette” contractée par les colonisateurs auprès des peuples colonisés – et sur les modalités de son remboursement. 

Svenja Schulze, la ministre allemande au Développement, appelle aussi, en 2024, à se confronter au colonialisme et à son héritage, à en tirer les leçons pour établir des relations équitables et un véritable partenariat avec l’Afrique.

 

Vérité arrangée

La conférence de Berlin reste d’abord l’un des emblèmes de la politique de colonisation occidentale. Pendant longtemps, l’image véhiculée est celle d’une conférence durant laquelle les Occidentaux se partagent le continent africain et ses ressources.

Mais la réalité est plus complexe que cela. C’est ce qu’expliquait l’historienne Camille Lefèbvre (Institut des mondes africains), en 2010, sur notre antenne :

Mais la conférence de Berlin pose bien les jalons d’un mécanisme pernicieux d’appropriation des richesses puis des terres.

Dans la même archive que celle citée plus haut, Jakob Vogel, un professeur qui enseignait alors l’histoire à l’Université de Cologne, détaillait le processus en ces termes : “On donne d’abord à une compagnie privée ou à des commerçants un droit spécial qui lui permet de travailler, de faire du commerce avec telle ou telle région. Et c’est seulement au fil du temps, dans les années 1880 ou 1890, que les Etats européens ont pris de plus en plus en main, avec leurs propres militaires, avec leur propre administration, des colonies privées.”

 

Sandrine Blanchard

Source : DW

 

 

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