Incontestablement, il est de notoriété publique que le charme d’antan d’une presqu’île à tout l’air de marquer, au fur et à mesure, d’un éclat particulier. Loin d’un phénomène ex nihilo, cette beauté tire son origine dans la volonté des autorités du pays de redorer le blason des villes. Si d’autres contrées bénéficient d’infrastructures de nature à fluidifier la circulation des engins roulant et des piétons, Kaloum, pour sa part, refait sa toilette à la satisfaction des riverains.
En parcourant les rues et ruelles de Kaloum, l’attention est surtout attirée sur la qualité des ouvrages, du moins, pour l’instant. En plus du bitume dont les rues sont revêtues, les arbres viennent s’ajouter au pittoresque décor paradisiaque de ce cadre de vie. L’Avenue de la République, qui passe pour être l’endroit le plus huppé d’une capitale, renoue petit à petit avec son passé lointain. Les sémaphores et autres panneaux de signalisation sont également de retour afin de réduire considérablement les accidents de circulation, en limitant la vitesse. Cerise sur le gâteau, les lampadaires font leur retour lumineux le long des artères. Du crépuscule à l’aube naissante, ces poteaux éblouissant de lumière n’ont rien à envier à certaines capitales africaines. Aujourd’hui, le Guinéen n’a pas à être complexé devant n’importe qui, quand il s’agit de vanter la beauté physique de sa capitale. Si tout n’est pas rose, il faut tout de même reconnaitre que des efforts sont fournis pour améliorer sensiblement les conditions de vie des populations. Les faits sont suffisamment têtus pour passer inaperçus.
L’adressage, une réalité.
C’est un secret de Polichinelle. Les rues de la commune de Kaloum ont désormais des adresses. Il s’agit des femmes et des hommes qui se sont illustrés à des moments précis de l’histoire de la Guinée. C’est une initiative qui ne manque pas d’intérêt dans un pays où les marchés, les lieux de culte et les carrefours avaient fini par porter les noms des lieux. En d’autres termes, se retrouver dans les méandres de Kaloum, était un véritable parcours du combattant dans une cité où tous les carrefours et autres rues se ressemblent pour un banlieusard.
L’occupation de la voirie, un vieux souvenir !
L’avenue de la République ne fait plus l’objet d’occupation illégale. Le petit commerce obstruant le passage aux piétons est dégagé, laissant ainsi libre court au passage de l’air. À la tombée de nuit, la beauté de ces espaces s’apprécie sous une lumière limpide. Il y est désormais possible de retrouver un objet aussi petit qu’une aiguille tellement que ces endroits sont bien éclairés. En outre, la propriété de ces lieux publics s’installe dorénavant dans les habitudes. En tout cas, les poubelles posées çà et là ne désemplissent jamais. Finis les temps où les ordures se retrouvaient à même le sol et non dans les poubelles installées à cet effet. Mieux, les femmes «balayeuse» payées par le Gouvernorat s’activent à tout moment pour rendre l’environnement plus respirable voire vivable. Un léger mieux semble accompagner l’action de ces femmes qui veillent sur la propriété des lieux comme la prunelle de leurs yeux.
Prendre de l’air autrement
Les bancs publics en béton offrent une hospitalité légendaire à tout visiteur. De jour comme de nuit, ils sont occupés par une population qui avaient jadis perdue l’habitude d’y prendre repos pour mieux recharger les batteries, et ce, après avoir terminé un marathon à la recherche de la pitance. À ce jour, ces endroits sont très prisés et font souvent l’objet d’organisation de débats entre jeunes de la presqu’île. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le boulevard Diallo Telly et l’Avenue de la République présentent un visage reluisant dont l’entretien doit faire partie des habitudes des citoyens. En Guinée, on le sait construire est une chose, entretenir est une autre paire de manche. C’est là que le bât blesse.
Pauvres de nous !
M. Morgan